« Ce qui me revenait » p64
Ce qui me revenait n’avait rien de vraiment paisible. Dans les pays comme celui d’où j’étais venu, là-bas, on tue parfois dans des poussées de folie et de jubilation, à la machette ou à la hache, tous ceux, de tous bords, qui n’ont pas trouvé de cachette suffisante. Les porteurs d’armes ont appris qu’il faut éviter à tout prix de rencontrer le regard de leurs victimes, celui des vieillards ou des femmes qui savent qu’ils n’en réchapperont pas, mais aussi celui des bébés qui ont juste peur des cris et ne comprennent pas. S’ils croisent ces regards ils ne pourront plus tuer, ils ne pourront plus croire à ce qu’on leur a dit et qu’ils veulent croire, que ceux qu’ils sont venus tuer n’ont pas leur place comme humains dans ces lieux. Ils tuent, et ils continuent à vivre.